BIOGRAPHIE //

« Julie Morel se définit volontiers comme une artiste du net, appréhendé à la fois comme l’espace, l’objet ou le média de ses créations. Elle y développe et y ancre le récit de son oeuvre, qui se tisse au jour le jour dans les ramifications de ses multiples projets de recherche, de création et de commissariat »*. Ses propositions plastiques et graphiques, souvent liées à l’histoire de l’art conceptuel, sont dirigées vers la textualité : les différents aspects du texte écrit.
Sa pratique, alimentée par une volonté d’interroger les relations qu’entretient l’homme avec le langage, se développe sous diverses formes : éditions, dispositifs interactifs, sites internet, installations, dessins, atelier collaboratifs. Elle se penche et explore ainsi différents champs de l’écriture : la littérature, la traduction, le code informatique, le métalangage, le commentaire, la partition.
En parallèle de ses projets plastiques liés au langage, elle mène des enquêtes « de terrain » qui la conduise à des collaborations avec d’autres champs disciplinaires (l’édition, la sociologie, la cartographie, l’architecture...) et qui la pousse à éprouver et questionner sa production ainsi que celle de ses collaborateurs. Pour cela, elle n’hésite pas à s’impliquer dans des missions scientifiques en milieux extrêmes : dans des îles reculées (Clipperton Island-Pacifique, sur la question de l’objectivité/ subjectivité en science et de la visualisation de données scientifiques) ou en haute altitude (Lang Tang, Himalaya, où la botanique devient un modèle de réflexions plastiques), dans des communautés de zones urbaines en mutation (Nouvelle- Orléans pour aborder la question de la racialisation des espaces).

Depuis 2016, elle réunit les deux formes de sa pratique dans deux recherches: l’une sur le parti pirate islandais et l’autre sur la disparition imminente des côtes de la Louisiane (USA). Elle expose régulièrement son travail en France ou à l’étranger, dans des institutions (CAC New Orleans, Centre d’art de Neuchâtel, Centre Pompidou, Glasgow Sculpture Studio, The Hawn Gallery Dallas...) ou dans des structures indépendantes (White Space Zürich, Le bon accueil Rennes, Basekamp Gallery Philadelphie, Parse Nola...).
En 2012-2013, elle est en résidence à la Gaîté Lyrique avec The Upgrade! Paris et au Centre d’art de la Maison populaire. En 2016, elle part à New York et Chicago dans le cadre du programme
« Hors les murs » de l’Institut français. En 2016- 2017, elle obtient la prestigieuse Bourse « Fulbright » (IIE, USA) pour séjourner et faire des recherches à la Nouvelle-Orléans. En 2017-2018, elle est la lauréate du programme « Pratiques singulières, artiste en résidence » à l’UQAM Montréal.En 2019, elle est lauréate de l'Aide Individuelle à la Création.

Elle enseigne à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts (Paris) de 2001 à 2003, puis jusqu’en 2015 à l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne où elle mène plusieurs projets de recherche. Elle a été invitée dans nombres d’institutions en France et à l’étranger pour présenter son travail et dispenser des ateliers (École des Sciences Politiques, The New School - Paris, University of South Florida, Columbia University, UCA Canterbury).
Elle s’investit également dans des projets collectifs pour soutenir artistes et commissaires : de 2009 à 2013, elle a créé et co-dirigé Géographies variables, programme de résidence croisées Franco-québécois. Depuis 2016, elle coordonne Incident.res, une résidence d’écriture en arts, avec l’aide financière de la Drac Bourgogne.

* Camille de Singly.